Plusieurs personnes m’ont interrogé sur le remboursement des séances chez le psychologue par la CPAM qui est en « transit » dans les instances parlementaires en ce moment avec un départ envisagé pour Janvier 2022.
En ce qui me concerne, et à l’instar d’une grande partie de la profession, je compte boycotter ce dispositif qui n’a pas de sens dans les modalités votées actuellement.
Ce dispositif de remboursement nécessitera un « adressage » médical (comprendre, une prescription) qui comprendra un accompagnement de 8 séances maximum. Si, au terme de ces 8 séances, il y a besoin de poursuivre le travail, il vous faudra retourner consulter votre médecin traitant pour une nouvelle prescription. Autant dire que le parcours s’avère plus complexe que l’accès direct aux psychologues tel que c’est le cas en ce moment.
De plus, le gouvernement a imposé un tarif de 40€ pour la première consultation et 30€ pour les 7 suivantes, sans dépassement d’honoraire possible (ce qui signifie que nous ne pouvons pas proposer des séances à 50€, avec 30€ pris en charge par la CPAM et 20€ restant à charge des personnes venant en séance, ce qui aurait été un compromis acceptable). Cette pratique encourage la précarisation de nos métiers ; la conséquence sera la réduction de la durée de nos entretiens. La plupart des consultations dureraient donc entre 20 et 30min comme chez le médecin ce qui paraît impensable pour nous psychologues qui sommes attaché.e.s à nos libertés de cadre de rencontres. Enfin, le gouvernement impose le tiers payant afin qu’il n’y ait aucun frais à avancer, nous serions donc rémunéré.e.s directement par la CPAM, avec la lourdeur administrative et le décalage de paiement important que ça comprend.
Pour ces raisons je ne me conventionnerai pas à ce dispositif s’il est voté dans ces modalités puisque je le trouve criant de maltraitance à l’égard des personnes qui nous consultent et de notre profession.