De quel « psy » parle-t-on ?

Dans l’imaginaire collectif, les frontières entre « psychiatre », « psychologue », « psychanalyste » et « psychothérapeute » sont floues. S’il s’agit de quatre métiers avec des similitudes, ils n’en restent pas moins différents.

  • Psychiatre

Un.e psychiatre est avant tout médecin. C’est donc une personne qui peut prescrire des traitements (généralement les traitements dits « psychotropes », c’est-à-dire qui vont avoir un effet sur le fonctionnement psychique). Les psychiatres exercent dans les services de psychiatrie (pédo-psychiatrie, adulte, géronto-psychiatrie) du secteur hospitalier, dans d’autres services de médecine (en cancérologie par exemple) ou bien en libéral. Bien que leur rôle soit souvent cantonné aux médicaments, elles.ils peuvent également proposer des espaces de parole (psychiatre-psychothérapeute/psychanalyste).

  • Psychologue

Le titre de psychologue est protégé par la loi depuis 1985. Pour en faire usage, il faut disposer d’une Licence de psychologie, d’un Master de psychologie (Bac +5) et de 500h minimum de stage pratique. Les psychologues enregistrent leurs diplômes sur des registres nationaux leurs permettant une reconnaissance de leur titre (le n° ADELI). Un.e psychologue est un.e professionnel.le du soin psychique et de l’accompagnement et propose, selon son approche et sa spécialité, un espace de parole pour accueillir la souffrance psychique des personnes, leurs interrogations mais aussi travailler avec ces personnes à leur mieux-être.

  • Psychanalyste

Un.e psychanalyste est un.e expert.e de la psychanalyse (voir « Les différentes approches en psychologie – La psychologie clinique »). Pour faire usage de ce titre, il convient d’effectuer soi-même un travail analytique souvent sous forme de cure analytique (deux à trois séances par semaine sur plusieurs années). La.le psychanalyste intègre également une école de psychanalyse en fonction de son orientation (par exemple : l’École Lacanienne de Psychanalyse ou l’École de la Cause Freudienne) et est reconnu.e par ses pairs pour être autorisé.e à utiliser ce titre.

  • Psychothérapeute

La psychothérapie signifie étymologiquement « le soin de l’âme/l’esprit ». Pour résumer, la psychothérapie réside en l’acte de soigner la souffrance psychique des personnes rencontrées, le plus souvent à travers la parole. Il s’agit donc d’un rôle actif (l’acte de soin psychique). Les outils de psychothérapie sont nombreux (hypnose, méditation, psychothérapies d’inspiration psychanalytique…). Le titre de psychothérapeute est protégé depuis 2012. Tou.te.s les psychologues clinicien.ne.s spécialisé.e.s en psychopathologie peuvent user du double titre psychologue-psychothérapeute (une formalité administrative est cependant nécessaire auprès de l’ARS qui délivrera le titre de psychothérapeute).

Ces quatre métiers ne sont pas exclusifs et peuvent se croiser. Comme expliqué juste au dessus, tou.te.s les psychologues clinicien.ne.s spécialisé.e.s en psychopathologie sont « psychologues-psychothérapeutes ». Il est également possible de rencontrer des « psychiatres-psychothérapeutes » (psychiatres qui s’attacheront à proposer des solutions médicamenteuses mais aussi des outils psychothérapeutiques (hypnose, thérapies brèves…) pour soigner), des « psychiatres-psychanalystes » (médecin psychiatre qui proposent la psychanalyse comme outils de traitements de la problématique psychique), des « psychologues-psychanalystes » ou des « psychothérapeutes-psychanalystes« . La configuration qui n’est pas impossible mais que je n’ai encore jamais rencontrée est « psychiatre-psychologue » (peu de personnes semblent assez folles pour se lancer dans un Master de psychologie après un doctorat en psychiatrie et vice-versa… !!).

Avec la protection des titres, nous voyons fleurir depuis quelques temps de nouvelles professions telles que « psychopraticien.ne », « praticien.ne en psychologie/hypnose/psychothérapie », « coach de vie »… Prenez garde à ces métiers fourre-tout, souvent représentatif d’une formation superficielle, rapide et non-reconnue. Renseignez-vous toujours en amont sur ces professionnel.le.s pour vous assurer de leurs légitimités à exercer et de leurs formations. L’exercice de la psychologie/psycho-thérapie nécessite une formation initiale solide, longue et reconnue, conjuguant pratique de terrain et théorie. Il en va de votre équilibre psychique et de votre santé mentale.